Nous sortons de notre silence lié aux difficultés d’internet au Myanmar pour vous parler de ce pays d’une grande beauté.
Le Myanmar étonne par sa multitude de pagodes et de bouddhas et envoûte par sa population authentique et pratiquante.
C’est un pays très diversifié et très complet (montagne de haute altitude à plus de 6.000 m au nord, littoral marin au sud, grande plaine agricole au centre, grand fleuve Irrawaddy qui traverse tout le pays, …).
C’est aussi un pays d’une grande richesse : 90 % des pierres précieuses mondiales sont produites au Myanmar, le pays est situé au 10ème rang pour ses réserves de gaz naturel, le pays est aussi considéré comme le grenier à riz d’une partie de l’Asie du Sud-Est (Inde, Bengladesh, Thaïlande, …). A ce titre, il est le 6ème producteur mondial de riz … mais aussi le premier producteur de teck, ....
Le nom de Myanmar est moins connu que l’appellation Birmanie, choisie par les anglais (Burman). Le Myanmar a gagné son indépendance des anglais le 4 Janvier 1948. En 1989, le pays a voulu reprendre une ancienne dénomination (Myanmar) qui désigne l’ethnie Birmane et veut aussi dire « le pays qui gagne ».
Le nom officiel est « République de l’Union du Myanmar ». Il fait référence au fait que le pays regroupe 136 ethnies différentes.
Depuis 1962, le pays a connu une succession de juntes militaires. Le 7 Novembre 2010, des élections démocratiques ont eu lieu et ont vu l’élection du Président Thein Sein, ancien de la junte militaire. Cependant, depuis le changement de gouvernement, des signes positifs en faveur de la démocratie sont visibles : libération de Aung San Suu Kyi, libération de 200 prisonniers politiques, réouverture de la frontière avec la Thaïlande, et visite officielle d’Hillary Clinton début décembre 2011 (une première depuis 50 ans), …
Coté niveau de vie, le salaire moyen est de l'ordre 200 $/mois. C'est le pays le plus pauvre de toute l'Asie sur Sud Est. Malgré cela, le coût de la vie est assez élévé. Si la location d'un appartement de 60 m2 à Yangon ne coute que 100$/mois, une bière coûte environ 1$ et un litre d'essence (même rationnée) coûte également 1$.
On pense générallement que la capitale est Yangon (Rangon), mais ce n’est plus le cas. La nouvelle capitale, Nay Pyi Taw (signifie « Siège des Rois »), qui a vu le jour en 2006, se trouve à 400 kms au nord de Yangon (qui reste la capitale économique). Cette nouvelle capitale, construite de toute pièce, doit son implantation aux astrologues de la junte militaire qui ont conseillé sa création à cet endroit (version officielle).
Avec 5 millions d’habitants (sur les 50 millions que compte le Myanmar), il n’est reste pas moins que Yangon reste la plus grande ville du pays. La ville est très verte et très étendue. Il y a peu de grands buildings. Elle est dominée par la grande pagode Shwedagon, un haut site du Bouddhisme.
La population Birmane est Bouddhiste à plus de 90 % (Bouddhisme Theravada) et très pratiquante. Elle est également très tolérante vis-à-vis des autres religions.
La vie monastique Bouddhiste est également présente partout. Les moines, environ 500.000, représentent 1 % de la population. Les femmes également peuvent prononcer leurs vœux, on les appelle, Thilashin, « détentrice de la morale ». De jeunes enfants issus de milieu très pauvre trouvent ainsi un toit et une éducation. Les enfants sont accueillis dès leur dixième anniversaire. Ne travaillant pas, les moines et les nonnes vivent des donations faites par les actifs pour manger, étudier et entretenir les monastères et pagodes qui foisonnent dans le pays et dont les sites sont tous plus beaux les uns que les autres.
La pagode Shwedagon en fait partie. Elle mesure 100 m de hauteur. C’est une des plus hautes pagodes du pays et surtout la plus belle. Comme beaucoup de pagode, on y accède par 4 portes situées aux 4 coins cardinaux. La pagode Shwedagon, déjà exceptionnelle par sa taille, sa forme et sa couleur (elle est recouverte de feuilles d’or), est bordée de plusieurs rangées de pagodons qui lui donnent encore plus de majesté.
Autour de la pagode, le silence règne. On y trouve beaucoup de touristes, des moines, bien sûr, mais aussi beaucoup de gens ordinaires qui viennent prier et se recueillir. Malgré le monde, le lieu est calme, reposant, ressourçant et chargé de spiritualité. On y voit des familles entières venir prier.
Un des autres grands sites Bouddhistes du pays est le Rocher d’Or. Situé à environ 4 h de voiture à l’est de Yangon, ce rocher, recouvert entièrement de feuilles d’or, tient en équilibre en haut d’une falaise. Selon la légende, Bouddha de passage dans la région aurait demandé l’aumône à un ermite. Pour le remercier, Bouddha aurait laissé ce rocher dont la forme rappelle celle de la tête de l’ermite. Bouddha aurait également laissé un cheveu qui permet de garder le rocher en équilibre à 1.100 m d’altitude.
Ce site est vraiment exceptionnel d’autant qu’il offre une vue impressionnante sur la plaine. Assister au coucher de soleil illumine le site : une pure merveille.
Le troisième site que nous avons visité (de nuit) est la pagode de Shwemawdaw qui se trouve à Bago, une ancienne capitale Royale située à une heure de voiture du Rocher d’Or. Cette pagode mesure 117 m de hauteur et est la plus grande du pays. Bago renferme aussi deux autres joyaux : un Bouddha couché de 70 m de long et 4 grands Bouddhas assis.
Un des sites extraordinaires que nous avons visité se trouve à Pindaya. Il s’agit de la grotte aux 8.000 Bouddhas. Nous n’avons pas pris le temps de les compter … mais il y en a réellement beaucoup. Leur nombre augmente constamment car chaque Bouddha est en fait une donation d’une personne ou d’une famille. Le site est vraiment grandiose car chaque Bouddha est recouvert de feuilles d’or ou de peinture dorée.
Ce site forme une sorte de ville souterraine, les Bouddhas rangés cote à cote formant des rues, des places, …
En dehors des temples et à coté de Pindaya se trouve le lac Inlé, mondialement connu. Nous y avons séjourné 5 jours et nous devons avouer que nous avons beaucoup apprécié. Voici quelques photos :
Ce lac qui mesure 11 kms de long et 5 kms de large, est profond en moyenne de 3 m environ. A la saison des pluies, l’eau monte d’ordre de 2 à 3 m.
Les déplacements sur le lac se font grâce à des barques (avec ou sans moteur) très longues et très effilées. Ici, la pêche est une activité importante pour la population. La particularité des pêcheurs locaux est d’utiliser une technique unique au monde, leur permettant à la fois de manœuvrer leur barque et de poser ou retirer leurs filets de pêche. Ils rament debout avec une jambe.
Sur la bordure du lac (dont les contours sont difficiles à trouver tellement la végétation est dense), se trouvent des villages lacustres. Les maisons sont construites sur pilotis. L’activité économique y est déployée comme sur terre et on aperçoit de nombreux jardins flottants ( tomates…). On trouve des tisserands, des forgerons, des charpentiers (spécialisés dans la fabrique des barques), … Selon les métiers (et donc la richesse), la qualité de l’habitat diffère beaucoup. Les plus riches ont des maisons en dur sur pilotis en béton, les plus pauvres ont des maisons en feuilles de palmes sur des pilotis en bambous. Voici quelques spécimens :
Comme vous l’avez compris, nous sommes tombés sous le charme de ce pays. La beauté de ces sites est impressionnante, mais les birmans le sont encore plus.
En arrivant nous avons l’impression de faire un saut dans le temps. Il est surprenant de voir ces hommes et ces femmes habillés avec leur longee, tissu long uni ou rayé pour les hommes et à fleurs pour les femmes. Les femmes et les enfants portent sur leurs joues une crème jaune pâle appelée, thanakha. Il s’agit d’une pâte obtenue à partir de l’écorce d’un arbre. Cette crème parfumée protège du soleil et évite la transpiration.
Dans ce pays les saisons, les moissons, le niveau des rivières et le bouddhisme comptent plus que la politique ou les rêves de richesse. Les birmans passent plutôt leur vie à accumuler des mérites afin d’avoir la meilleure réincarnation possible, d’où les donations, offrandes, actes de générosité.
Nous avons été touché par l’hospitalité des birmans qui est loin d’être une légende dans ce pays. Malgré leurs conditions de vie souvent difficiles, nous avons toujours été accueillis avec le sourire, et surtout avec cette douceur et discrétion qui fait que vous sentez immédiatement bien. Accueillis avec du thé chaud, des cacahuètes, du sucre de palme, plus rien ne compte, si ce n’est apprécié le moment présent.
Nous avons été chaque jour étonnés et émerveillés par la beauté et la gentillesse des Birmans. Peu de choses ont changés depuis quinze ans et nous avons une pensée affectueuse pour nos amis savoyards et lyonnais amoureux comme nous de ce pays.
Voici certaines belles rencontres que nous avons faites
Suite la semaine prochaine…
Nous en profitons pour vous souhaiter à tous d’EXCELLENTES FETES DE FIN D'ANNÉE …