Voici maintenant plus de quatre semaines que nous sommes en Chine. Après notre choc culturel du départ, nous commençons à nous habituer à ce mode de vie très différent et nous prenons petit à petit nos marques.
Nous voulons partager avec vous nos impressions de la vie chinoise et des chinois.
Au premier abord, les chinois sont plutôt sérieux et distants. On ne peut pas dire qu’ils soient spontanément souriants et avenants. Ils sont pour la plupart bruns et de petite taille (1,65 – 1,70 m). Par conséquent, Dom avec son 1,92 m attire facilement les regards. Certains lui demandent même de poser auprès d’eux.
Il y a chez eux beaucoup de réserve, ou de prudence vis-à-vis des étrangers. Ce qui est peut-être un héritage de la période Mao !
Ils portent pour la plupart le pantalon, notamment le jean. Comme dans beaucoup de pays, certaines filles préfèrent le « court » et les couleurs flash.
Ceux qui travaillent dans les commerces portent le classique « pantalon-chemise».
Question coiffure, les hommes osent les couleurs. Leurs coupes sont plutôt « fun ». Nous avons testé avec Benjamin leur savoir-faire après une prospection des plus sérieuses. Vous comprendrez vite en voyant les photos.
Une fois notre choix arrêté, nous sommes accueillis par une équipe de coiffeurs, principalement des jeunes hommes aux cheveux colorés et au look branché. Ils sont tous souriants, accueillants et au petit soin pour nous. Nous sommes surpris par le nombre élevé d’employés, tous ont des tenues différentes selon leur attribution, coiffeurs, coloristes ou personnes affectées au nettoyage. Nous essayons de nous mettre d’accord sur les prestations et les prix avec de grands gestes et des sourires. Ils nous installent au bac pour nous laver les cheveux. Chez eux, le bac est un grand lit, la tête est donc penchée dans le vide pour éviter d’être mouillée. La position est un peu acrobatique, mais efficace. Ce fut un bon moment de détente et de rigolade. Le temps de la coupe, ils nous servent de l’eau chaude et des raisins. Le service client est réel et très appréciable.
Concernant l’éducation des enfants, un nouveau système a vu le jour : la promotion au mérite. Il s’agit de mettre en avant les meilleurs éléments des écoles primaires en fonction des notes, des talents artistiques, du comportement et des aptitudes physiques. Chaque jour en rentrant de l’école, les enfants finissent leurs devoirs et font des cours supplémentaires si bien qu’ils se couchent presque tous les soirs vers 22h00. Les parents acceptent et même sont à l’origine de ces conditions extrêmes. S’ils relâchent la pression, leur enfant (unique en général, ce qui peut renforcer le souhait des parents de pousser le plus possible leur enfant) en pâtira toute sa vie. Pour tenir le rythme, certains enfants boivent du thé ou café !!! D’autres travaillent où et quand ils peuvent.
Les chinois avec qui nous avons pu échanger nous ont demandé si Benjamin était un enfant unique. Situation normale chez eux, la Chine a su ainsi limité sa population à 1,3 milliard d’habitants par la politique de l’enfant unique. Ce qui est toujours d’actualité, bien qu’il soit possible maintenant pour un enfant unique issu de parents eux-mêmes unique d’en avoir un deuxième.
La chanteuse Li Yuchun lauréate de la Star Academy chinoise, en tant qu’enfant unique en tire les conclusions suivantes « n’ayant pas de frères et sœurs, notre caractère est très prononcé. Nous sommes très sûrs de nous. Nous sommes indépendants, extravertis et égocentriques ».
C’est vrai que d’une manière générale, nous ne pouvons que constater cette attitude très centrée sur soi-même qui cause des tensions. Par exemple, lors d’une de nos excursions dans une file d’attente de plus de 4.000 personnes, plusieurs chinois de plus de 40 ans ont délibérément sautés des barrières, doublés d’autres chinois, en les bousculant, pour gagner simplement quelques places. Ils ont même élevé la voix sur les vigiles qui tentaient de faire respecter l’ordre et qui n’y sont pas arrivés. Ces attitudes d’irrespect des autres heurtent nos valeurs et sont très difficiles à accepter.
A de nombreuses reprises, nous avons été surpris par l’absence de règles de courtoisie, le manque de respect et de considération. Par exemple, les personnes vous doublent délibérément tout simplement pour prendre un ticket de train, prendre l’ascenseur, sortir du métro, …. Je n’ai pas d’explication à ce comportement, mais du coup il est souvent nécessaire de s’affirmer avec fermeté et conviction. De même, quand vous demandez quelque chose à quelqu’un, il vaut mieux s’adresser à la personne habilitée à vous répondre, sinon il va falloir être très très patient.
Les employés chinois subissent également ce comportement de la part de la clientèle. Zhao Yuhua de la station de métro du Nord de Chengdu partage dans le Chinadaily du 30 Septembre son quotidien de caissière « dans certains cas, ils lancent leur bouteilles d’eau et crachent à travers la vitre » « nous gardons le silence car la règle est qu’il n’y ait aucune querelle avec les clients. Si nous désobéissons nous serons critiqués et obligés de faire des excuses ». Le titre de l’article résume bien la situation « work really is a pain »
Il est aussi important de savoir qu’un chinois a un grand sens de l’honneur. Il n’aime pas ou ne doit pas perdre la face. Il doit à tout prix éviter la honte et garder sa fierté. Ce qui veut dire que lorsque vous posez une question, vous aurez toujours une réponse … mais pas forcément la bonne. Autant d’interlocuteurs, autant de réponses différentes. Le mieux est donc de se débrouiller seuls et/ou de contrôler les réponses.
Nous avons évidemment rencontrés des chinois attentifs, amicaux et serviables. Ceux avec qui nous avons dialogués étaient vraiment sympathiques et « joueurs ».
Une serveuse fascinée par les yeux de Benjamin a même voulu toucher ses cils et lui a couru après dans le restaurant, ce dernier étant parti sans demander son reste !!! Nous avons bien ri
Les chinois ont la réputation de travailler dur et nous le confirmons. Nous avons appris que la plupart des chinois travaillent six jours sur sept et n’ont que trois semaines de congés par an. Les magasins, les administrations, les bus, les travaux publics, le bâtiment et les banques sont en général ouverts tous les jours.
Avant la reprise du travail, il est courant de voir les équipes commerciales des grandes boutiques se réunirent sur le trottoir pour leur briefing. Le responsable prend la parole devant son équipe pas toujours très attentive (ce qui n’est pas étonnant vu le nombre de passants). Une fois le discours terminé, tout le monde applaudit et se met joyeusement au travail.
Cela laisse songeur !!!
Nous avons constatés que la plupart des commerces personnalisent la relation en affichant le trombinoscope de l’équipe. Même dans des endroits parfois insolites comme la police de la route.
Les chinois ont également le sens des affaires et il est impératif de marchander. Les prix sont parfois plus élevés pour les étrangers que pour les chinois. Business is business !!
En dehors de leur travail, les chinois aiment se divertir. Parmi les jeux les plus populaires, se trouve en tête le majong et les échecs chinois. Il est fréquent de voir les retraités jouer des parties animées dans les parcs et jardins publics.
Les sports les plus pratiqués sont le basket, le badminton et le ping-pong où les chinois excellent.
Les chinois sont également passionnés par l’internet et notamment les jeux en réseau. Un jeu en réseau qui consiste à faire pousser des légumes et à dérober la récolte du voisin a fait beaucoup d’émules en Chine. Ce qui est simple pour les joueurs, c’est que si on ne vole pas on n’est jamais riche. Alors tout le monde vole son voisin. Pire la presse a signalé le licenciement d’une femme qui cultivait son jardin pendant ses heures de travail !!! Ce qui nous parait surprenant ne l’est pas forcément pour un chinois.
Pour conclure, d’une manière générale en Chine, nous avons été surpris par la pollution et également le bruit assourdissant et continu des klaxons (la main du chauffeur restant appuyé sur le klaxon jusqu’à obtenir gain de cause), des annonces publicitaires des magasins (à fond les watts) et des vendeurs en boutique micros en main qui font les démos, le volume toujours à fond. Si bien que le premier espace vert rencontré devient une pure merveille, un véritable havre de paix, et nos guides sont surpris de nous voir nous arrêter sur un banc juste pour profiter simplement d’un moment de paix et de tranquillité.
A bientôt …